Lorsque tu faneras, ma lourde tubéreuse,
Le pistil desséché sentant le moisi noir,
Tout recroquevillé comme un vil tamanoir,
Vite on te jettera dans la poubelle creuse.
L’éboueur haïtien à la mine peureuse
Saisissant le grand bac dans l’infâme couloir
De l’usine à débris te fait, sans le vouloir,
Comme l’a dit Camus, don d’« une mort heureuse »,
Tu renaîtras alors en un compost béni
(Car tout cycle à la fin se transforme en poème) ;
L’écologiste a dit : rien n’est jamais fini
Lys, oignons et poireaux, même le chrysanthème…
Sans avoir le pouvoir de combattre la mort
Le bon tri des déchets évite le remords !