Le ciel silencieux au fond de moi plongeait.
Soudain, devant mes yeux, l’ombre mystérieuse
D’un inconnu surgit. Sa forme harmonieuse
Ravive en mon esprit un souvenir que j’ai.
Je m’imagine alors, corps tendu comme un arc,
Mon amant d’autrefois, ami de Michel Ange
Dont le corps d’ambre blond, et le visage d’ange
Me hantent chaque nuit. Je le suis dans le parc.
C’est bien lui ! Quel bonheur ! Mon amour, mon grand maître
Va s’élancer vers moi... Mais son trop long silence
Résonne comme un glas, terrible indifférence,
Et son regard éteint ne daigne pas paraître
Se souvenir de moi. Vitriol, à mon aide,
Sculpte lui le portrait de son âme si laide.