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C’est un large fauteuil — Louis quinze peut-être — Il est là dans un coin avec des airs de veuf Son beau reps jaunissant n’est plus tout à fait neuf, Et son bois très ancien fleure encor bon le hêtre.
Que fait-il esseulé, ce vénérable ancêtre Qu’éclaire la lueur sourdant d’un œil de bœuf ? Son dossier disparaît dessous un drap d’Elbeuf Et ses bras sont tendus, semblant chercher un maître.
Il se souvient, c’est sûr, des grands postérieurs, Des bandes de gamins sautant sur lui, rieurs, Des fessiers de marquis, (...)
3 janvier 2016, par Jean Calbrix
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Épris d’absinthe pure et de philomathie Je m’emmerde et pourtant au besoin j’apprécie Les théâtres qu’on peut avoir et les Gatti. “Quatre-vingt-treize” a des beautés et c’est senti Comme une merde, quoi qu’en disent Cros et Tronche Et l’Acadême où les Murgers boivent du ponche. Mais plus de bleus et la daromphe m’a chié. C’est triste et merde alors et que foutre ? J’y ai Pensé beaucoup. Carlisse ? Ah ! non, c’est rien qui vaille À cause de l’emmerdement de la mitraille !
F. (...)
21 janvier 2013, par Paul Verlaine
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À A. RMBD
R noir, M vert, B blanc, D violet : consonnes, Je dirai quelque jour l’uvulaire dormante : R roulant noir tambour, défaites éclatantes Sous la botte prussienne, au fond d’un Val, personne
Sinon le Dormeur mort ; M vert, laine d’automne, L’amant au vent mauvais, c’est toi, et moi l’amante, Ou bien vice-versa, tous les vices nous tentent, Vert espoir de l’absinthe, un coup de feu détonne ;
B blanc d’Aube d’été, voiles du Bateau ivre, Illuminations dans les festons du givre Qui barbouille la (...)
17 décembre 2012, par Magali D.
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À P. VRLN
P bleu, V blanc, R brun, L noir, N or : consonnes, P Partir, mon regard peint la Mare nostrum L’Égypte puis Aden, nouvel exil d’un homme Aux semelles de vent, mais mon cœur à London ;
V nectar séminal versé dans ton calice Stérile et défendu ; R moulant dans le tube La céleste praline, et moi, jeune succube, Qui t’emmenai, poète, au poste de police ;
L, Love dans cette Ville enfumée de charbon Misère et coups, rupture, ô tristes vagabonds, Tu partis vers Anvers, me laissant sur le pier ;
N (...)
17 décembre 2012, par Franck Garot
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Comme je descendais de Javel à Passy, Je ne me sentis plus Môquet par les Pasteur, Des peaux-rouges criards les avaient Pernety, Les ayant Cité nu aux Monceau de couleurs.
Gaîté insoucieux de toutes Olympiades, Jussieu de blé Morland ou Mouton-Duvernet, Quand avec mes Pasteur a prit fin l’Esplanade, Pont-Neuf m’a laissé descendre à Arts et Métiers.
Dans le Parmentier lent furieux des Pyrénées, Moi, l’autre hiver plus Robespierre que Défense, Je courus, et tous les Robinson démarrés N’ont pas subi (...)
10 octobre 2011, par Joachim Séné