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Dans le palais de jade où tu tisses tes, rêves, Ô mon spleen, je contemple, en fumant le houka, L’étrange accouplement qui rapproche deux Èves : La géante Chum-Chum, la naine Sélika.
Chum-Chum vient de la Chine et Sélika d’AfrIque, L’une, jaune, est pareille à quelque énorme coing, L’autre est couleur de nuit, Sapho microscopique, Et leur disparité s’oppose et se conjoint.
De la gloire pourtant leur entr’ouvrant la porte, Je peux les égaler à ces affreux dragons Qu’un amour de poète en son sillage (...)
19 décembre 2011, par Charles Müller,
Paul Reboux
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X
À Sacha Guitry
Je me souviens que Swan devait dîner ce soir-là chez les Verdurin, quand, vers six heures, un billet d’Odette de Crécy l’informa qu’elle souhaitait passer la soirée avec lui, pour qu’ils entendissent ensemble le ténor varsovien Skotchviski dans son interprétation du rôle de Tristan, car, assurait-on, nul autant que ce Polonais n’en avait mieux rendu, selon la tradition wagnérienne, les nuances passionnées. Malgré l’agrément qu’il pouvait espérer d’un tête-à-tête souhaité avec (...)
10 décembre 2012, par Charles Müller,
Paul Reboux
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Albes draps, repos calme, ô chambre Où je rentre au Quartier Latin, Ce soir, bien plutôt ce matin ! Soir, matin, en tout cas : décembre.
Les habits sont jetés par-ci Par-là, puis le sommeil me hante. Mais quelle odeur fragre, flagrante, Berçante, alliciante aussi ?
Parfum des extases anciennes, Est-ce, fades mais grisants, vous Qui cernez de tourbillons fous Mon âme, ô vol des amours miennes ?
Non. Vraie est cette exhalaison De senteurs pas trop définies. Elle sort de mes mains unies Pour la très (...)
16 novembre 2012, par Charles Müller,
Paul Reboux