Tante Eugénie me reproche mes activités littéraires, dénonce ma pratique du aïe-cul qui serait contre nature et m’invite à me confesser, à me rapprocher de Dieu car selon elle, il n’est de plus beau poème que le psaume. Mais non, Tata, lis mon dernier haïku :
le père
le fils
le saint esprit
Installé dans le café où j’ai mes habitudes, j’entends mon voisin expliquer à son fils d’environ huit ans ce que tout homme doit savoir : Tu ne le diras pas à maman, hein ? Oui, il ne faut jamais faire souffrir les femmes, ne jamais avouer son infidélité, l’argent perdu aux courses ou au poker, l’abus d’alcool. Et le petit comprend parfaitement la leçon, il devine la violence de la colère féminine car je l’entends répondre : D’accord, si tu m’achètes trois toupies Beyblade.