Isabelle Daurrache, professeure agrégée de lettres classiques et modernes à l’université de Reims, nous fait l’amitié d’un article pour présenter Richard Lebeausale, très peu présent sur le Net, dont vous pouvez lire les pastiches de Baudelaire.
Richard Lebeausale est né à Paris en 1968, il est le fils unique d’Archibald et de sa femme Anne-Carine Foissart-Cufoye, qu’il a épousé en 1965. Archibald travaille comme agent de calcul pour le Crédit Lyonnais.
Très tôt, Richard hérite de la passion paternelle pour Charles Baudelaire en apprenant à lire avec Les Fleurs du Mal et Le Spleen. Les lignes d’écriture qu’il trace tous les soirs sont du Baudelaire.
Peu à peu, Archibald se met à collectionner tous les Spleens qu’il trouve chez les bouquinistes. La passion devient étrange adoration, pour finir obsession. C’est alors qu’Anne-Carine s’enfuit, nous sommes en 1980, pour aller vivre en Turquie où elle se remarie un an plus tard.
En 1981, alors que Richard a treize ans, Archibald revend tous ses autres livres pour remplir les rayons de sa bibliothèque de, comme l’écrira Richard en 1990 dans Les comptes de mon père, « 31 in-12, 64 10/18, 8 faux manuscrits, 5 vraies lettres, 36 fac-similés, des exemplaires de chez Levy, de chez le Mercure de France, 5 in-4 illustrés, 17 livres sont reliés en toile, 16 en cuir dont 2 maroquins (j’en oublie sans doute j’errone mes propres comptes à régler), il y a du papier vélin, des œuvres complètes, plus de cent-cinquante poches en tout, des listes de livres/prix/librairie, des annotations sur les enchères passées, des dates d’enchères à venir. »
Richard aime et déteste ces « poëmes en prose », qu’il connaît par cœur, qui le bercent, mais qui représentent une folie. Folie qui emportera le père en 1986.
Toujours est-il que lorsque Richard Lebeausale pense, il pense Baudelaire, quand il écrit, il écrit Baudelaire, il ne peut faire autrement, entre haine et amour de ces textes ; il écrit en 2000, comme une résignation : « Je suis programmé. »
Richard Lebeausale vit et travaille en région parisienne.
Isabelle Daurrache