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Lorsque tu faneras, ma lourde tubéreuse, Le pistil desséché sentant le moisi noir, Tout recroquevillé comme un vil tamanoir, Vite on te jettera dans la poubelle creuse.
L’éboueur haïtien à la mine peureuse Saisissant le grand bac dans l’infâme couloir De l’usine à débris te fait, sans le vouloir, Comme l’a dit Camus, don d’« une mort heureuse »,
Tu renaîtras alors en un compost béni (Car tout cycle à la fin se transforme en poème) ; L’écologiste a dit : rien n’est jamais fini
Lys, oignons et poireaux, même (...)
14 janvier 2013, par MO
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Il doit être pelé comme une orange, pour être comme elle mangé en quartiers, il supporte mal d’être fendu par la lame, sous laquelle il fond en hémorragie. Le sanguin est hémophile plus que le jaune. Pelé comme l’orange, il présente à sa surface les horripilantes franges qui sèchent et rebiquent sur le dos des coulemelles. Technique, le pouce s’enfonce en son axe et l’écartèle en demi-sphères. Au moment de la scission, que les enveloppes de deux quartiers mûrs adhèrent l’une à l’autre, et l’une se décollera (...)
4 septembre 2014, par Maëlle Levacher
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La mythologie a inventé Vulcain, personnage laid, au corps difforme vivant dans la familiarité du terrifiant feu de l’Etna et dont pourtant, l’épouse Vénus est l’incarnation de la beauté. D’autres versions lui prêtent une compagne des plus gracieuses. Il y a souvent un petit pas entre le repoussant et ce qui subjugue. La laideur n’est pas si éloignée de la beauté. Un rien sépare parfois ces deux extrêmes. Et encore plus simplement, une chose laide de l’extérieur peut receler une beauté derrière sa (...)
17 décembre 2016, par Charles Duttine
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Dans les profondeurs de l’humus, le lombric a son royaume secret et nocturne. Animal délaissé, méprisé, il mérite pourtant notre intérêt et toute notre admiration.
C’est un être têtu et opiniâtre qui creuse inlassablement, fore ses galeries, aère la terre, la pétrit à sa façon, la rend plus meuble, voire l’enrichit. Sans le savoir, il est l’allié du jardinier. Non seulement il lui prépare les mottes en leur cœur, mais aussi, il avale goulûment les ennemis de l’homme au plantoir. Aussi quand celui-ci, au (...)
29 décembre 2016, par Charles Duttine