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« Je voudrais, je voudrais cher vendeur, très cher fournisseur, amical professionnel, ce que vous faites de plus délicat comme laine, la plus douce, la plus travaillée, la plus artisanale car j’aime la douceur et la finesse, le travail des hommes et le goût moderne et la surprise. Donc si cette laine vous l’avez hardiment teinte, filée, tricotée, si les couleurs et la trame sont inattendues et pourtant évidentes, eh bien je prends, qu’importe le prix. »
Ce à quoi le vendeur répond : « J’ai mieux pour (...)
29 septembre 2011, par Richard Lebeausale
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J’étais arrivée en Cornouailles avec les enfants par le train du matin ; j’avais passé les deux heures du trajet le nez dans mon livre, de peur de croiser leurs regards mais, une fois sur le quai, je vis leurs trois paires d’yeux subrepticement traversées par l’ombre du regard noir de leur père. J’étais assaillie des souvenirs du pique-nique de l’année passée – le verre cassé, la nappe blanche maculée de vin, le ballon emporté par le courant du fleuve –, c’était le dernier été de James.
Ce ne fut pas ma (...)
26 septembre 2011, par Marianne Desroziers
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Lui : C’est quoi son blase à votre expert ? Un double rien ! Zéro total ! Croûte ! Vandale sans savoir ! C’est où qu’il prend ses notes, l’animal ? Chez Télérama spécial ? Le Pastiche comme vous l’avez jamais lu ! Un vide ! On regarde, c’est tout blanc… blanc perdu de réputation ! Malheur à lui… il a pas dû dépasser les trois premières lignes ! Et encore, je rallonge pour pas trop médire, j’le flatte l’ingrat bonimenteur ! Le tarzan de bibliothèque minus ! L’expert nain ! Parole, c’est Le Pastiche qui vous (...)
31 mai 2012, par Jacques Cauda
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Mon cher Roger,
Miracle ! Extase ! Zeus condescend, en personne. Me téléphone à moi. Je l’avais honoré d’une milliardième épistole dos au mur : Voyage et M à crédit dans la Pléiade très très vite, n’essayez pas de m’enterrer je bouge toujours, la thune à la signature s’il vous plaît Éditeur Formidable, sinon je m’en vas ailleurs où l’on m’appelle très gentiment, ce qu’il sait. Gallimoche sait tout.
Tout d’un coup, la Pléiade pour laquelle je gémis, rugis, supplie, menace, crisse et hérisse inutilement à m’en (...)
3 janvier 2013, par Héléna Marienské
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Épris d’absinthe pure et de philomathie Je m’emmerde et pourtant au besoin j’apprécie Les théâtres qu’on peut avoir et les Gatti. “Quatre-vingt-treize” a des beautés et c’est senti Comme une merde, quoi qu’en disent Cros et Tronche Et l’Acadême où les Murgers boivent du ponche. Mais plus de bleus et la daromphe m’a chié. C’est triste et merde alors et que foutre ? J’y ai Pensé beaucoup. Carlisse ? Ah ! non, c’est rien qui vaille À cause de l’emmerdement de la mitraille !
F. (...)
21 janvier 2013, par Paul Verlaine
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M. Joachim Séné, pasticheur de littérature reçoit le courrier électronique suivant qu’il nous prie de publier sur notre site :
Monsieur,
Depuis 7 ans, je souffrais du mal des transports ferroviaires aggravé par une coulrophobie et une alexandrite bégayante.
À la lecture de Notre Auber de Hervé le Tellier un mieux sensible s’est manifesté dans mon état ; une application d’un quatrain quotidien de votre Métro ivre m’a ensuite radicalement guérie.
Je précise avoir utilisé la version numérique et (...)
26 janvier 2013, par Franck Garot
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L’éditeur belge Onlit a publié en mars Un Humour impossible de Christine Anglot, avec un l comme littérature. Sous-titré « Autofriction du nombril ». Et c’est très drôle.
Bien entendu, ce livre est un pastiche-parodie de Christine Angot, sans l comme littérature. Il est l’œuvre de Fabrice Del Dingo, « écrivain, pasticheur, naigre », comme il se définit lui-même. On lui doit, entre autres, La tarte et le suppositoire signé Michel Ouellebeurre (Fallois, 2011) et surtout Rentrée littéraire (Lattès, 1999), (...)
21 juin 2016