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Ils disparaissent dans les bouches creusées à même le trottoir. Ils, c’est nous, c’est eux, ce sont tous ces corps pressés tôt le matin levés pour aller servir. Que les rues soient ensoleillés, que les fleurs aux branches des arbres pleuvent leurs pétales roses et blancs sur le trottoir, que le vent soit chaud ou froid, que le ciel soit bleu ou écorce de neige prête à tomber pour tout verglacer, toujours, le matin, à huit heures, hors jours de repos établis, s’engouffre dans ces étroits couloirs une (...)
12 septembre 2011, par Richard Lebeausale
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Comme je descendais de Javel à Passy, Je ne me sentis plus Môquet par les Pasteur, Des peaux-rouges criards les avaient Pernety, Les ayant Cité nu aux Monceau de couleurs.
Gaîté insoucieux de toutes Olympiades, Jussieu de blé Morland ou Mouton-Duvernet, Quand avec mes Pasteur a prit fin l’Esplanade, Pont-Neuf m’a laissé descendre à Arts et Métiers.
Dans le Parmentier lent furieux des Pyrénées, Moi, l’autre hiver plus Robespierre que Défense, Je courus, et tous les Robinson démarrés N’ont pas subi (...)
10 octobre 2011, par Joachim Séné
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En attendant Godot j’ai fait la vaisselle fumé deux trois clopes en regardant un troupeau de nuages se foutre sur la gueule écouté un vieux cd qui servait de dessous de plat et dont les chansons 11 et 13 sentaient le réchauffé caressé mon chat dans le sens de ses poils emmêlés Que pouvait bien foutre Godot pendant que mon appartement devenait nickel chrome mon chat ronronnait (meute étriquée de moteurs miniatures) Sans parler de cette foutue chanson 13 qui avait sauvé la table d’un plat bouillant de (...)
6 octobre 2011, par Guillaume Siaudeau
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« Hope for the best, but prepare for the worst », déclare Michael Bloomberg, maire de New York. « Espérer le meilleur, mais se préparer au pire », traduit Marie qui inventerait plutôt au regard de sa propre existence : Redouter le meilleur, favoriser le pire.
Sur la plage, les estivants en tenue de bain ; sur les rochers volcaniques, les gardiens de la paix en tenue d’été de service général : tout le monde porte son costume, chacun a son rôle, la pièce peut commencer.
L’idée a fait son nid sur (...)
27 octobre 2011, par Estelle Ogier
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et je laisse les fenêtres de ma maison creuser des tas de trous dans ma poitrine (faut y voir plus clair)
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ma marionnette a vomi ma main
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Ma musique m’amuse, comme disait Verlaine.
1er septembre 2011, par Josée Marcotte
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Marge, avec son index, appuie de toutes ses forces sur le bouton « bonheur », celui-là, le gros rouge, à la vue de tous, se pète trois phalanges en chantonnant pendant que Princesse Apocalypse tourne autour d’elle en lui répétant de faire bien attention...
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Je me crois au paradis, donc j’y suis. Il suffit de croire, comme disait Rimbaud.
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Le proverbe du jour : « Qui ne risque rien a probablement déjà tout perdu au casino. (...)
3 octobre 2011, par Josée Marcotte
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le naturiste au mois de mai fait ce qu’il lui plaît les fesses à l’air
Dans des eaux peu profondes, l’aigrette garzette mâle ébouriffe ses plumes et offre des brindilles, avant l’accouplement, à un sac en plastique blanc qu’elle prend pour sa partenaire. Romance industrielle des étangs.
Les corbeaux reconnaissent les visages humains et transmettent cette information à leur progéniture. Il fallait que vous le (...)
12 septembre 2011, par Estelle Ogier
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Il est 23 h 07, le livreur casqué de Sushi-Blues sort de l’immeuble d’en face, se colle à la façade, regarde à droite et à gauche et, hop !, glisse un petit pipi le long de la gouttière. Chose qu’il ne se serait pas autorisé à faire trois heures plus tôt.
Le soleil n’est pas encore levé que la famille de mésanges à tête bleue a déjà produit 807 tweets par tête bleue.
Cornaline façonne Les plus petits hoquets Jamais (...)
31 octobre 2011, par Joachim Séné
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Fâché après Cornaline, qui refusa de naître à 8 h 07, je compris son caprice en lisant le certificat de naissance : la 807e du mois.
Les bodys pour bébé de Cornaline sont faits de 807 boutons pressions et d’un peu de tissu.
Si le gros célibataire Savait il courrait Se faire engrosser
15 septembre 2011, par Joachim Séné
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« C’était une obsession qui empêchait, nous affirmait-on, les meilleurs d’entre nous de respirer, de manger, de copuler. » — Voyage au bout de la nuit
Le projet est une espèce primitive évoluant sur toute la surface du globe depuis une origine ancestrale, et également dans l’espace depuis moins de cinquante ans (d’après Sylvester Bien, évolution planifiée depuis longtemps, en tout cas en ce qui concerne la destination lunaire – S. Bien con Cray, 2003). On estime que le projet descend de la famille des (...)
29 septembre 2011, par Franck Thomas