Au printemps, quand les dimanches étaient propices, Charles prit l’habitude d’aller à la pêche. Il partait tôt après avoir minutieusement préparé son attirail, ses lignes, son panier, ses appâts, son parapluie tout délavé, son tabouret. Il ajoutait dans sa besace du pain, du lard, des biscuits, une bouteille de vin rouge dont il ferait son repas. Puis il descendait la grand’ rue d’Yonville, chargé comme un baudet, la silhouette indécise et pesante, engoncé dans son lourd manteau usagé tandis que, sur les (...)
26 novembre 2012, par Isabelle Rambaud