-
Ici on ne voit rien, ça a été voulu par l’artiste, vous comprenez. Clic-clac. Né en 1941 à Bergenstatten, regardant dès son plus jeune âge couvert dans son couffin d’une couverture acrylique bleu fluo les vaches brouter le bas du paysage d’un œil écarquillé, ferme à large toit bien au-delà des fenêtres, air pur même pour les marmottes, dans la brise comme un fumet de crottin et vzoum c’est parti, maman lui tartinait à même la huche son quatre-heures avec ce qui devint plus tard le Nutella, grand-père (...)
6 octobre 2011, par Xavier Garnerin
-
On demandera à Nicolas, dont la prétention n’est que de diriger le pays, ce qu’il pense de la petite cuillère, tout en la produisant obligeamment sous son grand nez obséquieux, et la réponse sera ainsi connue de tous : rien. Nicolas n’en pense rien. On se demandera alors si l’individu pense quelque chose ou dans quels tréfonds s’est égarée la belle page de son discours. Notre homme s’emporte, il aurait attendu d’un possible dirigeant une réponse d’une portée plus ample et d’une attitude plus altière. Pour (...)
27 octobre 2011, par Xavier Garnerin
-
Bock se leva, se dirigea vers les escaliers, se prit les pieds dans la carpette et tourneboula cul par-dessus tête jusqu’au bas des marches, puis s’affala dans l’entrebâillement d’une porte. Comme une flaque. Comme un ballot. Comme un ballot-flaque. Le matin, c’était un peu tous les jours comme ça.
Il n’était pas dans les habitudes de Bock de se plaindre de sa destinée, pas plus qu’il n’était dans celles de la destinée de se plaindre des habitudes de Bock. Il n’était d’ailleurs pas non plus dans les (...)
1er septembre 2011, par Xavier Garnerin
-
Ce fut au mois de juin, à Villeneuve-d’Ambeuse, un beau soir qu’il pleuvait. Il avait reçu la veille un sms sommaire lui expliquant de s’y rendre, pour un dîner qu’on imaginait plutôt « teuf ». La pensée qu’il la reverrait l’avait tenu éveillé toute la nuit, qu’il passa entre son lit, peuplé des rêves les plus tendres, et l’écritoire de sa chambre devant lequel il s’asseyait afin d’y consigner toutes sortes de secrets moins avouables. Alors qu’il dormait enfin, la lueur de l’aube illumina d’un coup le sol de la (...)
19 septembre 2011, par Xavier Garnerin
-
X
Bien que la rue ne fût que lointainement éclairée par un crachotant réverbère – comme si la fée électricité, qui venait à peine de naître, avait trouvé ici l’endroit idoine pour témoigner de son encore fragile constitution – les abords de l’établissement paraissaient rutiler de tous les avatars d’une joie sombre : un frisottis de chuchotements hilares, des paires de regards doucement étonnés et comme suspendus dans l’ombre au-dessus des bornes pompières et des poubelles blottissant dans leurs alentours (...)
10 novembre 2011, par Xavier Garnerin
-
Dehors il pleut. Au-delà du verre grossièrement sablé de la fenêtre circulent, aléatoirement à l’échelle de la minute mais continûment si les heures passent, des octogones de couleur principalement noire (à diverses hauteurs dont la moyenne pourtant approxime un mètre soixante-quinze à partir du sol de la pièce, sol qui, poussée la porte, s’avère d’un niveau quasi identique à celui de l’espace immédiat de la rue ; en effet, seul un petit ressaut, piégeux pour qui n’y accorderait pas une attention et d’à peine (...)
15 décembre 2011, par Xavier Garnerin